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Structure et fonctionnement :

Le département de chimie générale est dirigé par le professeur Noori.

Son équipe est composée de 8 professeurs (7 hommes et 1 femme) parlant principalement le dari et le russe. La hiérarchie tient une place capitale dans l’équipe enseignante et il est difficile d’avoir d’autres interlocuteurs que le chef du département et le professeur de chimie organique, le Pr. Hakimi (anglophone).

Ces deux enseignants étaient particulièrement déçus par le manque de soutien effectif les cinq dernières années et les multiples promesses sans suite des « partenaires » étrangers.
L’enseignement se décompose en 6 différentes sections :

  • chimie générale,
  • chimie organique,
  • chimie inorganique,
  • chimie analytique,
  • chimie physique,
  • chimie des colloïdes.

L’enseignement de la chimie générale concerne tous les élèves des deux premières années à raison de 2 à 5 heures par semaine. L’enseignement des autres sections dépend de la spécialisation, par exemple chimie physique et chimie analytique pour la filière hydraulique, avec une moyenne de 3 heures par semaine.

Nous avons insisté pour faire un état des lieux complet de leur programme et de leurs salles, ainsi que des restes de matériel expérimental dont nous avions entendu parler, avant toute action ou don de matériel.

Le département possède 6 laboratoires, un par section d’enseignement, tous en cours de rénovation grâce aux financements de la BM. Un laboratoire est déjà terminé et plusieurs sont en cours d’achèvement. Il y a autant de salles de cours, un grand amphithéâtre de 200 places (partagé avec d’autres départements) et une réserve destinée à la préparation d’expériences. Des démonstrations étaient autrefois effectuées pendant les cours. Les restes de produits chimiques et de verrerie datant des années 60-70 sont stockés dans cette réserve à coté de l’amphithéâtre.

Pour ce qui est de l’enseignement, malgré plusieurs réunions nous n’avons pu obtenir de programme clair. Nous avons cependant observé leurs explications lors de nos démonstrations expérimentales, eu accès à un livre de chimie organique en persan rédigé par le Pr. Hakimi et eu des discussions avec des élèves.

Ces informations nous ont permis de nous faire une idée du niveau:

  • niveau théorique des professeurs correct,
  • programme vaste et peu structuré,
  • enseignement majoritairement basé sur le par cœur,
  • absence de compétences sur la gestion d’un laboratoire,
  • absence d’un préparateur ou technicien de laboratoire.

Ainsi les étudiants acquièrent une culture générale en chimie plutôt qu’une ouverture vers des points plus complexes. Les domaines traités en cours semblent connus et on a observé à plusieurs reprises une réponse à la cantonade de la classe. Cependant, les outils de réflexion et d’utilisation des connaissances ne sont pas maîtrisés. L’absence de travaux pratiques et de supports de cours appropriés (livres en couleurs, vidéo, etc…) handicape encore plus fortement les élèves qui ne peuvent se faire une image réaliste de la chimie. Cette situation est particulièrement problématique pour ceux qui ont choisi la spécialisation chimie.

En conclusion, le département de chimie générale a de gros besoins en ce qui concerne la pédagogie et la rénovation des programmes. Egalement, la mise en place d’un enseignement de travaux pratiques nécessitera des formations pour les professeurs et la formation d’un technicien pour la gestion globale des laboratoires.

 


Élèves et enseignants du Département de chimie générale. (photo ABS - mai 08)
 

 


Attentes et objectifs pour la mise en place des travaux pratiques :

Au niveau de la pratique expérimentale la grande majorité des élèves n’a jamais manipulé un produit chimique, les élèves sont donc très demandeurs. Ainsi même les expériences les plus basiques ont un intérêt et une simple présentation de verrerie est une véritable attraction.

De la part des enseignants, les demandes portaient majoritairement sur les financements, les apports de produits chimiques et l’instrumentation de laboratoire. Le soutien pédagogique et la formation aux travaux pratiques ne leur semblaient pas nécessaires. Le discours tenu à notre arrivée était le suivant : le département n’a plus rien et ils attendent notre matériel pour commencer des travaux pratiques et présenter des expériences simples en cours.

Finalement, il nous semble que les professeurs n’ont pas la motivation ou suffisamment d’initiative pour lancer eux-mêmes l’enseignement de travaux pratiques bien qu’ils aient à disposition le matériel nécessaire pour quelques expériences simples.

Tri et récupération des possessions du département

En effet, le stock de verrerie restant de la collaboration soviétique est loin d’être négligeable et est en partie encore emballé, neuf. Nous avons donc entrepris de trier ce stock et d’en nettoyer et réhabiliter une partie.

Nous avons également accordé une grande attention aux produits chimiques qui étaient entreposés anarchiquement sur une étagère. Il s’agissait de trier ce stock afin d’identifier les produits pouvant encore servir mais aussi les produits à risques :

  • toxicité pour le manipulateur
  • toxicité pour l’environnement
  • produits explosifs,
  • produits dégradés,
  • produits sans étiquette…

Le tri du matériel n’a guère intéressé les professeurs qui estiment ces restes sans valeur, et attendent le matériel neuf pour mettre en place des expériences, pourtant déjà réalisables.

Une fois le tri terminé, il a été difficile de faire admettre à l’équipe du Pr. Noori que ce vieux matériel est tout à fait utilisable et que finalement le département possède déjà un stock important de verrerie et de produits chimiques.

Afin de démontrer aux professeurs la valeur de ce stock de produits et de matériel, nous l’avons utilisé pour monter et présenter aux élèves des expériences simples.

Le manque de prise en considération du risque inhérent au stockage aléatoire de produits chimiques est également problématique et pose de nombreuses interrogations sur la future gestion du stock chimique et son recyclage.


Réalisations pratiques et démonstrations chimiques

Le temps attribué aux travaux pratiques a été réduit par les nombreuses réunions, le travail effectué sur la réserve et les dysfonctionnements de la salle (notamment le manque d’eau).

Trois demi-journées ont été réservées à l’accueil d’étudiants dans la salle de manipulation. Nous avons reçu chaque jour une trentaine d’étudiants et quelques professeurs des deux départements de chimie.

Ces séances de travaux pratiques ont été l’occasion de rencontrer les promotions du département de Chimie Technologique et de tester leurs réactions devant des phénomènes chimiques. Plusieurs expériences ont été présentées et expliquées par le Pr. Noori, son équipe et nous :

  • saponification,
  • estérification,
  • hydro distillation
  • synthèse de colorants.

Nous avons également fait une démonstration lors d’un cours magistral de Chimie Physique du Pr. Noori. Ce cours, pour les élèves du département construction, fut l’occasion d’une présentation de verrerie, d’une synthèse de colorants diazoïques et de la filtration de ces colorants sur un filtre sable/charbon.


Conclusions et Perspectives:

Le département de chimie générale n’a pas pour but de former des ingénieurs mais d’enseigner un niveau varié de chimie pour les différentes filières diplômantes. Une collaboration directe avec les écoles d’ingénieurs françaises n’est donc pas a priori adaptée.

Les besoins matériels pour le département de chimie générale sont finalement limités à l’approvisionnement régulier des laboratoires en consommables et au remplacement de petit matériel.

Bien que le corps enseignant (de même que les élèves) semble conscient de l'importance des travaux pratiques, la motivation pour progressivement mettre en place des expériences élémentaires semble manquer.

L’essentiel des apports possibles touche donc à la formation des enseignants (pédagogie, travaux pratiques : sécurité, tri, etc.) et à la rénovation des programmes. Notamment à la construction d’un ensemble cohérent d’enseignements théoriques et expérimentaux par la mise au point de cahiers de protocoles.

Il faudrait également envisager la formation d’un jeune diplômé pour la gestion des laboratoires. La difficulté tient au fait que les professeurs, en tout cas les plus influents, ne semblent pas disposés à se remettre en question.

Nos recommandations pour le département de chimie générale :

  • initier un programme de formation aux travaux pratiques et à la gestion d’un laboratoire à destination des professeurs et étudiants chimistes de fin d’études;
  • se placer comme partenaire auprès de la BM, par le biais d’un soutien académique, pour débloquer les fonds précédemment accordés et soutenir le département pour une rénovation des programmes de travaux pratiques;
  • assurer l’autonomisation du département quant à l’approvisionnement en consommables.


 

Axe de travail proposé :

 Aide scientifique et pédagogique au département de chimie générale, avec le support académique de l’ESPCI et en lien avec la Banque Mondiale.


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