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Structure, fonctionnement et programme

Le département de chimie technologique est dirigé par le professeur Besmel. Son équipe est composée de 5 professeurs (4 hommes et 1 femme) et 2 assistants professeurs, tous parlant principalement dari et russe.

Les locaux de ce département sont situés dans l’autre aile du bâtiment où les infrastructures sont à un niveau de reconstruction moins avancé que dans le bâtiment principal. Les laboratoires sont inutilisables et il ne reste aucun matériel expérimental en état de marche. Les attentes sont donc très fortes.

L’ambiance dans ce département est très conviviale, la hiérarchie peu présente et nous avons pu parler directement avec l’ensemble du corps enseignant, bien que les assistants professeurs ne se soient guère exprimés. Nous avons ainsi eu accès à l’organisation des études, à l’emploi du temps et aux programmes.

Le département gère 150 étudiants toutes années confondues et table sur de futures promotions de 50 élèves, ce qui fait un effectif d’environ 200 étudiants d’ici deux ans. Les étudiants se spécialisent et dépendent d’une des 6 sections suivantes :

  • synthèse/ purification / analyse inorganique,
  • synthèse/ purification / analyse organique,
  • technologie de la matière grasse,
  • technologie agroalimentaire,
  • technologie des sucres,
  • technologie de la fermentation.

Toutefois, à l’heure actuelle, seules les sections de technologie de la chimie organique (technologie de la purification du pétrole et de ses dérivés), inorganique (synthèse d’engrais, extraction de minerais) sont réellement opérationnelles. Les professeurs souhaiteraient développer les autres sections mais les moyens et la formation manquent : ce ne sont pas des domaines qu’ils connaissent particulièrement.


Les professeurs nous ont présenté un aperçu du programme de chaque cours (en annexe) et des travaux pratiques qu’ils souhaiteraient mettre en oeuvre.

 

Abdullah explique le fonctionnement d'un évaporateur rotatif. (photo ABS - mai 08)
 

 


Remise à niveau de la chimie technologique

 

Evolution des techniques d’enseignement

Le corps enseignant a collaboré avec motivation et intérêt. Les enseignants ne semblent pas opposés à la modification du cursus et à la modernisation des techniques d’enseignement. Par contre on sent nettement un manque de confiance quand à leur niveau par rapport à celui des professeurs étrangers.

Nous avons eu accès à quelques cours et à des livres (en russe ou persan) utilisés par les enseignants. Ces supports souffrent de lacunes sur la forme mais le fond cadre bien avec un niveau licence (master dans certaines matières).

Le lien industriel, quoique peu varié, est bien présent et tous les étudiants font un stage technique court et un stage « ingénieur » d’un semestre.

On note cependant un manque de variétés dans les sujets et les supports d’enseignement, ainsi qu’une formation tardive et incomplète aux sciences de l’ingénieur :

  • Des efforts sont à faire sur la pédagogie et la multiplication des supports et médias, tant pour les cours que pour les projets appliqués.
  • L’exploitation des connaissances des étudiants pour résoudre des problèmes nouveaux n’est pas privilégiée. Les phénomènes chimiques ne semblent pas abordés d’un point de vue général mais comme des processus spécifiques.
  • Il y a peu de stages différents dans le fond, ceux-ci tournent toujours autour des mêmes sujets : huiles, savon, ammoniac et engrais… Ainsi, lors d’une visite dans la classe de dernière année, les étudiants finalisaient leurs mémoires et environ 5 étudiants réalisaient le même dessin technique du réacteur de synthèse d’ammoniac.
  • Une attention particulière est portée à la composante économique et productique dans le mémoire mais l’enseignement de ces matières n’a lieu qu’en dernière année.
  • On déplore aussi l’absence de bases de droit, de management ou d’entreprenariat.

Le résultat pour les étudiants est :

  • une culture chimique limitée à quelques domaines ;
  • une impression d’absence de débouchés en dehors de l’usine où le stage a été effectué ;
  • un manque de confiance pour éventuellement se lancer dans quelque chose de nouveau.

De gros efforts sont donc à fournir dans la pédagogie et la multiplication des exemples et supports d’enseignement (présentations d’usines, PowerPoint, films, …) ainsi que sur le contenu des programmes et l’introduction de nouvelles matières (enseignement des sciences de l’ingénieur).


Evolution des thématiques et des débouchés

Les professeurs sont conscients qu’ils travaillent en autarcie depuis de nombreuses années et sur de vieux manuels. Ils sont ouverts à toute rénovation des thématiques et programmes, ils craignaient même d’être très en retard au niveau des connaissances industrielles.

Notre faible expertise dans le domaine de la chimie industrielle ne nous permet pas de conclure sur leur niveau réel. Leurs compétences nous semblent cependant très convenables dans le cadre de l’enseignement et ils sont demandeurs de formations, remises à niveau ou approfondissements. Ils se sont ainsi montrés très motivés par l’accueil de formateurs ou lecteurs à l’UPK, et bien sûr par des formations en France, afin de développer de nouvelles thématiques.

Les thématiques actuelles ne nous ont pas parus clairement définies et parfois peu en relation avec le contexte actuel de l’Afghanistan. Des sections peuvent ainsi être regroupées et les enseignements réaménagés.

On note aussi une volonté de développer de nouvelles directions dans l’intérêt de former les élèves par rapport aux possibilités d’emplois:

  • créer une unique section agroalimentaire en regroupant les sections « alimentaire », « sucre » et « fermentation » ;
  • créer une section sur les technologies de l’eau, comprenant l’analyse et le retraitement ;
  • créer une section sur l’analyse et la certification des produits chimiques et agroalimentaires importés (médicaments, boissons, cosmétiques, engrais, lessives, pétroles et essences,…) ;
  • développer des formations sur les industries prometteuses actuellement : gaz, ciments et chimie des silicates, extraction et purification du cuivre (mine d’Ainak).

 


 

Conclusions et Perspectives

L’objectif pour ce département est de regagner rapidement sa capacité à former des techniciens supérieurs généralistes dans un premier temps, pour finalement atteindre un niveau ingénieur dans quelques années.

Une étroite collaboration avec les écoles d’ingénieurs françaises semble donc tout à fait appropriée et même souhaitée par le corps enseignant. Ce département doit aussi se réorienter vers des thématiques plus adaptées aux besoins actuels et futurs de l’industrie afghane.

Le manque d’infrastructures est pour le moment problématique, d’autant que l’instrumentation nécessaire pour des travaux pratiques de génie chimique coûte cher.

La barrière de la langue est aussi un désavantage pour une future collaboration. Il faudra former les professeurs en français et anglais et attirer les étudiants vers l’apprentissage du français. Pour l’instant, les rares francophones sont des anciens élèves des lycées français de Kaboul.

Nos recommandations pour le département de chimie technologique :

Axe de travail proposé :

Echanges entre des écoles de chimie françaises (orientées chimie industrielle) et le département de chimie technologique pour une refonte des programmes afin d’ouvrir des perspectives d’emplois pour les jeunes diplômés.

 

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