1° Analyse de principe actif de médicaments :

Nous avons basé notre enseignement expérimental sur l’analyse de médicaments simples : l’aspirine et l’amoxicilline (un antibiotique général courant). Il s’agissait de montrer l’utilité d’un chromatographe pour connaitre les différentes molécules présentes dans un produit commercial. Nous voulions, en particulier, faire des tests comparatifs entre des médicaments français et des produits trouvés sur place.

Après avoir présenté aux assistants professeurs le principe du dosage d’une aspirine commerciale en utilisant un composé pur de référence donné par le Laboratoire de Chimie Analytique de l’ESPCI, nous avons reproduit la même expérience avec une aspirine en poudre française et une aspirine achetée à Kaboul. L’analyse des deux échantillons indiquait bien la présence du composé actif.

De la même manière nous avons réalisé le dosage de l’amoxicilline en utilisant comme référence un médicament apporté de France. Etrangement, l’analyse du médicament afghan ne correspondait pas à notre référence française, un composé semblait absent ou en très faible quantité. Malheureusement, notre manque expérience et l’absence de solvants vraiment adaptés pour ce protocole ne nous ont pas permis de donner une conclusion claire à cette manipulation. Nous avons donc prévu de réaliser le test en France afin de confirmer ce résultat mais également de fournir au laboratoire sur place le protocole précis permettant de reproduire cette expérience.

Jeunes professeurs de l’UPK se familiarisant avec l’HPLC. (Photo ABS - 2010)

 2° Perspectives vis-à-vis la faculté de chimie :

L’intérêt de pouvoir analyser les produits commerciaux, pour la plupart issus de l’importation, nous semble clair et a été très bien compris par les professeurs. Ainsi nous voulons continuer notre action dans ce domaine. Nous souhaitons particulièrement insister sur les possibilités plus larges du matériel installé à l’UPK, celui-ci pouvant également servir à l’analyse de divers produits commerciaux (agro-alimentaire, cosmétique,…).

Comme nous l’avons déjà mentionné, nous espérons pouvoir trouver une formation à la chimie analytique pour Khaled, si possible en France. Ce serait pour lui l’occasion d’améliorer son français, mais également d’acquérir des connaissances qu’il pourrait ensuite transmettre aux autres jeunes professeurs, développant ainsi une filière contrôle qualité à l’UPK. Dadullah est lui déjà accepté pour un master en chimie de l’eau et environnement à Rennes. Cela crée un lien supplémentaire bénéfique au développement d’une filière chimie analytique/contrôle qualité à l’UPK.

Nous souhaitons également mentionner une rencontre qui peut s’avérer très importante pour l’avenir et le développement d’une telle filière. Lors de notre retour, nous avons rencontré le Dr Woodfoord, responsable d’un projet de l’Union Européenne pour la mise en place de laboratoires nationaux d’analyses vétérinaires (www.ahdp.net). Une partie du projet concerne la certification des médicaments vétérinaires disponibles en Afghanistan ; Il devrait nous communiquer sous peu les résultats d’analyses faites au Canada sur 16 d’entre eux (nous avons pu parler brièvement des premiers résultats qui ne sont pas très positifs).

Le Dr Woodfoord s’est montré très intéressé tant par la perspective d’une expertise afghane dans le domaine du contrôle qualité des médicaments qui pourrait lui fournir des techniciens locaux compétents, que par nos possibilités d’expertise dans les autres domaines d’analyse concernés (parasitologie, virologie, sérologie,…). Dans le cadre de la deuxième phase du projet, prévue sur une durée de quatre ans, il souhaite effectivement mettre en place un laboratoire complet d’analyse. Pour cela, il dispose de financements pour des bourses de formation et nous pouvons envisager une collaboration pour ajuster le développement d’une filière Chimie Analytique à l’UPK avec les besoins réels d’un centre d’analyse. Nous avons donc décidé de rester en contact et une copie en anglais de ce rapport lui sera transmise.

Nous avons également appris par Mme Liana Berkowitz, chef de projet responsable du soutien aux enseignements du français en Afghanistan, l’existence d’un groupe travaillant sur le contrôle qualité de médicaments à la Faculté de Pharmacie de l’Université de Kaboul. Nous espérons obtenir plus d’informations et souhaiterions collaborer avec les responsables afin d’éviter les doublons.